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Pourquoi les cours chutent plus vite qu’ils ne montent ?

Pourquoi les cours chutent plus vite qu’ils ne montent ?

Et comment s’en prémunir pour bien vendre?

Le mouvement du colza du début 2020 est l’exemple parfait pour illustrer que la chute des cours est souvent bien plus violente que la hausse.

Les cours ont perdu en moins de deux semaines les 30 €/t qu’ils ont gagné en 2 mois.

Et des exemples comme celui-ci il y en a des dizaines sur les grains. C’est la même chose sur les marchés boursiers.

La hausse est lente et progressive car les acheteurs et notamment les consommateurs ne sont pas « obligés » de rentrer dans le marché aux achats.

La vente est soudaine et rapide car les principaux vendeurs sont les acheteurs des jours et semaines précédentes. Ils doivent alors « liquider » leur position dans un mouvement de panique. La baisse s’auto-alimente donc.

« On achète par choix et on vend par obligation »

Pourquoi les acheteurs ne sont pas « obligés » d’acheter ?

Pour que les prix montent, la demande doit être plus forte que l’offre. Il y a alors plus d’acheteurs qu’il n’y a de production. Les acheteurs anticipent donc qu’il leur manquera à terme de la marchandise ou que le prix de demain sera plus haut que le prix d’aujourd’hui.

Les acheteurs (consommateurs) ne sont pas obligés d’acheter longtemps à l’avance. En effet, lorsque les prix montent de plus en plus et deviennent trop cher pour eux et pour leurs marges, d’autres choix sont possibles :

  • Ils peuvent trouver les prix tellement chers qu’il vaut mieux arrêter leur consommation plutôt que de travailler à contre marge.
  • Ils peuvent pratiquer la substitution et acheter un produit de remplacement. Peut-être pas tout à fait identique mais bien moins cher.
  • Ils peuvent reporter leurs achats au dernier moment en se disant que, perdu pour perdu, mieux vaut vivre au jour le jour plutôt que d’acheter une marchandise trop chère longtemps à l’avance.

Dans les fins de hausse, les derniers acheteurs ne sont plus les consommateurs mais les spéculateurs qui tentent leur chance. Ces derniers sont animés par l’unique but de revendre plus cher demain ce qu’ils ont acheté aujourd’hui. L’euphorie est là et tout le monde est aveuglé par la hausse. Le marché monte et ne fait que monter. Preuve en est, les fils de news de marché ne relatent que des informations haussières. (à ne pas confondre avec les décryptages et analyses produites par les réelles cellules d’expertise et de recherche de marché).

Pourquoi les vendeurs sont « obligés » de vendre

Quand subitement le flux de news haussières s’arrête, la baisse s’enclenche. Il n’y a plus de nouveaux acheteurs qui rentrent dans le marché. Et, les acheteurs de la veille revendent leurs positions en perte dès le lendemain. Les vendeurs reviennent en force. C’est la panique voir parfois le Krach !

Plus le marché baisse plus les spéculateurs haussiers sont mis à mal et sont « obligés » de vendre pour couper leurs pertes.

Les astuces pour éviter les krachs quand on est producteur ?

Des solutions simples à mettre en place existent pour ne pas paniquer durant ces phases de violente chute du marché :

  • Eviter d’attendre trop longtemps et vendre régulièrement dans la hausse en fractionnant ses ventes. C’est ce qui s’appelle vendre en « Scale Up » !
  • Se fixer des objectifs de prix réalistes et passer des ordres dits « permanents » longtemps à l’avance.
  • Utiliser les prix minimums garantis via des stratégies à base d’options
  • Se former à l’analyse graphique pour détecter les figures de retournement
La chambre de compensation

La chambre de compensation

Non une chambre de compensation n’est pas l’endroit où viennent se reposer les traders éprouvés par leur activité dans la salle des marchés. C’est un organe essentiel au bon fonctionnement des marchés à termes et plus largement aux nombreuses transactions de produits financiers. Son rôle est simple : garantir la sécurité du marché.

Vendre ou acheter à l’avance, c’est un risque

Vous êtes-vous déjà posé la question du risque de vendre du blé à l’avance? Quand c’est une transaction de marchandise dite « physique » avec un interlocuteur local, c’est une chose. Mais quand c’est une transaction dite « papier » qui plus est avec un interlocuteur inconnu à l’autre bout du monde, c’est encore plus abstrait et donc plus risqué.

risque de contrepartie

Si le vendeur ne peut pas honorer son engagement de livraison car il n’a pas le volume nécessaire ou la qualité demandée que devient l’acheteur alors que les prix ont fortement monté ?

Si l’acheteur disparaît car il n’a pas l’argent pour payer la marchandise, que devient le vendeur alors que les prix ont fortement chuté ?

C’est ce que l’on appelle le risque de contrepartie. L’une ou l’autre des parties (l’acheteur ou le vendeur) fait défaut dans la transaction commerciale.

Sur un marché de gré à gré avec livraison différée (sans garantie), si celui qui perd ne paye pas, alors celui qui gagne ne gagne pas. Au-delà des pertes bilatérales, la confiance est brisée pour tous les opérateurs du marché. Ils s’en vont. La liquidité s’essouffle et le marché meurt.

Certes les contrats signés sont là pour sécuriser la transaction, mais la sécurité juridique n’est pas toujours suffisante dans ces cas-là.

La chambre de compensation, ce tiers qui va garantir les transactions

Pour qu’un marché à livraison différée fonctionne bien, il faut une confiance mutuelle des opérateurs. Il faut que les vendeurs n’aient pas peur de vendre à n’importe qui et longtemps à l’avance et il faut que les acheteurs n’aient pas peur d’acheter à n’importe qui et longtemps à l’avance.

2 mains se serrent

Cette confiance s’obtient dès lors que le risque de contrepartie est supprimé par l’intervention d’un tiers dont le rôle est de garantir la bonne fin des transactions. C’est la chambre de compensation.

Bien sûr, qu’il faut que A achète à B mais dans les faits A rend des comptes à la chambre de compensation et B aussi.

Si A ou B fait défaut, la chambre de compensation est là pour le remplacer. Elle garantit les transactions. Pour faire simple, la chambre de compensation, c’est un peu comme le « pot commun » des transactions.

Dépôt de garantie et appel de marge : les deux outils de la chambre de compensation

On l’a vu, la chambre de compensation a pour rôle d’assurer la bonne fin des transactions. Elle doit donc s’assurer que les acheteurs et les vendeurs sont capables d’aller « jusqu’au bout » de leur engagement. Chose bien compliquée dans un marché volatil dont la valeur évolue chaque jour. Pour « obliger » les vendeurs et les acheteurs à tenir leurs positions, la chambre de compensation va tout simplement leur demander des engagements financiers.

Le Dépôt de garantie permet de couvrir le risque de défaillance sur une journée

Quand l’on prend une position sur un marché à terme, le règlement a lieu à l’échéance. A l’entrée l’acheteur n’a donc rien à payer (hormis les frais de transaction) et le vendeur rien à recevoir.

Pour davantage d’engagement financier de leur part, la chambre de compensation va donc demander à l’acheteur ET au vendeur un « déposit » ou « dépôt de garantie« .  Cette « caution » leur sera rendue à la sortie, c’est à dire au débouclage de leur position. Cette somme qui correspond à environ 5 à 10 % de la valeur faciale du contrat à terme peut être réévaluée dans le temps selon l’évolution du marché.

L’appel de marge permet de détecter les problèmes au jour le jour et de ne pas laisser filer les pertes.

Pour encore plus d’engagement, la chambre de compensation va évaluer les gains et pertes latentes de chaque opérateur chaque soir après la clôture du marché, sur la base du cours de compensation reflétant les dernières transactions. Les opérateurs en situation de pertes latentes se voient débités de leurs pertes. Et, à contrario, les opérateurs en situation de gains latents se voient crédités de leurs gains.

La chambre de compensation va donc procéder à des appels de marge pour au-final mettre la balance du marché à zéro tous les jours. En effet, tous ceux qui perdent doivent verser au jour le jour le montant de ces pertes latentes et ceux qui gagnent reçoivent au jour le jour le montant de leurs gains latents.

Dès qu’un opérateur, en manque de liquidités, ne peut plus assurer son «appel de marge » quotidien, il est sorti du marché. Dans ce cas le dépôt de garantie couvrira la journée manquante pour la chambre de compensation.

Cas concret du rôle joué par la chambre de compensation :

JourOpérateur AOpérateur BChambre de compensation
Jour 1
En cours de session
achète 1 contrat de 50 t à 200 €/t sur l’échéance Janviervend 1 contrat de 50 t à 200 €/t sur l’échéance Janvier
Jour 1
A la clôture :
Le cours de compensation est défini à 198 €/
t
A est débité d’1 dépôt de garantie de 500 €
Et est débité de -2 €/t d’appel de marge car il est en situation de perte latente de -2 €/t.
B est débité d’1 dépôts de garantie de 500 €
Et est crédité de +2 €/t d’appel de marge car il est en situation de gain latent de +2 €/t
La chambre de compensation détient le dépôt de garantie du vendeur et le dépôt de garantie de l’acheteur. Les pertes latentes ont été débitées et les gains latents ont été crédités.
Jour 2
A la clôture
Le cours de compensation est défini à 195 €/
t
A est débité de -3 €/t d’appel de marge supplémentaires par rapport à la veille car il est en situation de perte latente de -5 €/tB est crédité de +3 €/t d’appel de marge supplémentaire par rapport à la veille car il est en situation de gain latente de +5 €/t La chambre de compensation détient le dépôt de garantie du vendeur et le dépôt de garantie de l’acheteur. Les pertes latentes ont été débitées et les gains latents ont été crédités.
Jour 3
A la clôture
Le cours de compensation est défini à 191 €/t
A est en situation de perte latente de -9 €/t. Il n’a plus d’argent pour faire face aux 4 €/t d’appel de marché supplémentaire qui lui sont demandés par la chambre de compensation.B est crédité de +4 €/t d’appel de marge supplémentaire par rapport à la veille car il est en situation de gain latent de +9 €/tLa chambre de compensation détient le dépôt de garantie du vendeur, le dépôt de garantie de l’acheteur. Les gains latents ont été crédités.

La perte latente est en défaut de paiement
Jour 4
Le marché traite à 191 €/t
La position de A est liquidée (vendue) au cours de 191 €/t à un nouvel opérateur C .
La perte de 4 €/t (soit 250 € au total) non versée à la Chambre de compensation est couverte par le dépôt de garantie.
Seuls 250 € sur 500 € du dépôt de garantie initial sont reversés à A.
B détient toujours sa position de vente de 1 contrat. De l’autre côté du marché c’est désormais l’opérateur C qui est en position d’achatB voit sa transaction garantie malgré de défaut de A grâce aux mécanismes offerts par la chambre de compensation

En conclusion, la chambre de compensation est bel et bien l’organe central sur un marché à terme. C’est elle qui permet de garantir la bonne fin des transactions. Et c’est grâce à son action que les opérateurs ont confiance dans le marché et y interviennent à l’achat comme à la vente.
Sur le marché à terme Euronext, la chambre de compensation utilisée est la société LCH Clearnet. Ainsi lorsque vous prenez directement position à travers des contrats à terme sur Euronext ou que vous passez par l’intermédiaire de votre OS pour cela, cette transaction financière est garantie.

Vous avez des questions sur la chambre de compensation et le marché à terme ? Echangez avec l’équipe Captain Farmer dès maintenant ! Prenez rendez-vous directement ici : https://meetings.hubspot.com/pierre74

Les crop ratings, qu’est-ce que c’est et comment en profiter?

Les crop ratings, qu’est-ce que c’est et comment en profiter?

Les crop ratings (ou notation des cultures) vont chaque semaine influencer le marché des grains des semis jusqu’à la moisson. Comment cela fonctionne ? et surtout comment en profiter ?

Définition du crop rating : la notation des cultures

Le rating, d’abord utilisé dans la finance

Le système de notation (ou rating en anglais) existe avant tout sur les marchés financiers. Des agences de notation jugent précisément la dette des banques, des grandes entreprises et des états pour aiguiller les investisseurs dans leurs choix.

homme en finance

Il arrive sur les cultures américaines au milieu des années 80

Il y a une trentaine d’année, le ministère de l’Agriculture américain, connu sous le nom d’USDA, a mis en place la même chose avec un système de notation des cultures. Le crop rating permet à tous les acteurs de la filière américaine des grains de mieux anticiper le potentiel des futures récoltes américaines.

Chaque lundi, de début avril jusqu’à la récolte, l’USDA publie gratuitement son avis sur l’état des cultures en blé d’hiver, blé de printemps, maïs et soja aux Etats-Unis. Cela fait partie des informations de marché à suivre au printemps.

Une bonne note signifie une bonne récolte à venir et directement les prix à terme baissent par anticipation. Une mauvaise note signifie une mauvaise récolte à venir et directement les prix à terme grimpent par anticipation. Cela participe à la volatilité des marchés (Qu’est-ce-que la volatilité des marchés?)

La France a copié ce système de notations depuis quelques années

Depuis le début des années 2010, FranceAgrimer a développé un système similaire dénommé Céré’Obs (vous pouvez aller voir les différentes publications ici ). A la différence près que la notation des cultures françaises est publiée le vendredi matin. Tout comme le crop rating de l’USDA va venir fortement influencer le marché de Chicago, le crop rating de FranceAgriMer va venir fortement influencer les cours des céréales sur le MATIF (Qu’est-ce-que le Matif?)

graphique représentant les crop rating
Evolution des crop rating en France en fonction des années

Fonctionnement des crop ratings

Le système des crop rating Américains

L’USDA s’appuie sur un réseau de 5000 observateurs qui observent visuellement les cultures et sont en contact régulier avec les farmers. Basés sur des grilles d’évaluations standardisées, ils évaluent chaque semaine les conditions de culture très souvent le vendredi et au plus tard le lundi matin. Le service de statistique de l’USDA compile les données et publie sa note par état et pour tout le pays le lundi après la fermeture du marché à 22h30 heure de Paris (allez voir à quoi ressemble les publications de l’USDA ici) .

observateur dans les champs de blé

Quand regarde-t-on les crop ratings?

CultureDébutFin
Blé d’hiver Automne; puis pause pendant l’hiver avec juste une note par mois sur les principaux états. Reprise d’une notation nationale début avril. Juillet
Blé de printemps10-15 avril
Septembre
Maïs10-15 avrilNovembre
Soja10-15 avrilOctobre

Comprendre la note

Exemple des notations des conditions de cultures de blé d’hiver américain et français la première semaine d’Avril 2019

Qualité Note USDA Note FranceAgrimer
Very Poor (Très mauvaises) 2% 0%
Poor (Mauvaises)7%2%
Fair (Correctes)31%13%
Good (Bonnes)48%79%
Excellent (Excellentes) 12%5%

Pour bien comprendre, dans ce tableau on lit par exemple 7% des blés américains sont jugés comme mauvais contre 2 % pour les blés français.

Cependant, ce qui est surtout regardé, c’est le total jugé « bon et excellent ». Ici il y a 60% (=48%+12%) de blé d’hiver US dans cette catégorie ; quant au blé français, le total jugé « bon et excellent » est de 84%.

Dans les crops ratings tout est relatif.

Difficile de dire dans l’absolu si une note « bon à excellent » de 60% c’est beaucoup ou pas. Surtout que quand l’USDA note les blés US à 60%, FranceAgrimer note les blés français à 84% de bon à excellent. Alors qui a les plus beaux blés ? tout dépend de la sévérité des barèmes de notation. C’est pour cela que l’on travaille par comparaison. Les traders et analyses vont donc regarder le chiffre de la semaine et le comparer à celui de la semaine passée, puis le re-comparer à celui de l’an passé à la même date ou encore à la moyenne des 5 dernières années.

graphique de crop rating de l'USDA

Evolution des crop rating aux USA en fonction des années

Comment tirer profit du crop rating ?

Une information de marché à prendre avec des pincettes

L’état des cultures (crop rating) accessible gratuitement donne une bonne indication sous réserve de l’utiliser par comparaison aux références passées. Mais attention, rien n’est gravé dans le marbre et tout peut très vite changer.

Ce n’est pas parce que les cultures sont belles début avril qu’elles le seront forcément à la récolte : la situation peut se dégrader, et inversement en cas d’amélioration. Toutefois cela donne la grande tendance et l’état d’esprit du marché.

D’autres sources d’informations sont à utiliser pour affiner son jugement

Il s’agit des crop tours réalisés par des agronomes sur le terrain qui parcourent de longues distances pour évaluer les cultures. Le plus connu mondialement se nomme Profarmer, aux Etats-Unis et a lieu dans les grands Etats producteurs de maïs et de soja dans le centre du pays. En Europe et sur le bassin mer Noire des tours de plaines comme l’European Agritel Tour sont également disponibles

Il existe aussi les systèmes satellite d’évaluation de la végétation qui donnent une idée de plus en plus précise de ce qu’il se passe dans les champs. De ces observations découlent un certain nombre d’indicateurs comme notamment le VHI (Vegetation Health Index). ou encore le NDVI (l’Indice de végétation par différence normalisée)

Tout est une question de gestion de risque

Réussir sa commercialisation n’est pas une question de jeu ou de chance. C’est avant tout savoir se prémunir des risques les plus probables. Les crop ratings chez les principaux pays producteurs permettent de prévenir de ces risques. Un très bon crop rating renforce la probabilité d’une bonne récolte et donc d’une baisse des cours. Même si cela peut changer, si les prix sont bons c’est un signe pour en profiter au moins en sécurisant une partie de son revenu.

Vous avez des questions concernant les crop ratings et leur interprétation ? Prenez rendez-vous directement avec Pierre afin d’échanger ensemble pour trouver la solution qui vous conviendra !

Les fondamentaux sur les marchés agricoles, qu’est-ce que c’est?

Les fondamentaux sur les marchés agricoles, qu’est-ce que c’est?

On entend souvent : « Les fondamentaux sur les marchés sont lourds », « les fondamentaux sont tendus »

Mais finalement, les fondamentaux, c’est quoi ?

Les fondamentaux c’est l’offre et la demande

L’offre

Également appelée ressource, l’offre sur un marché correspond à la quantité de marchandise disponible.

On fait souvent le raccourci entre offre et production mais cela va plus loin. En effet, il ne faut pas oublier que les importations constituent également une partie des disponibilités et donc de l’offre. Enfin, d’une année sur l’autre, il reste généralement des stocks et ces volumes viennent s’ajouter aux précédents.

En résumé : Offre = production + importation + stocks de début

Comment suivre la production ?

Pour obtenir la production, il faut multiplier les surfaces semées par le rendement. Il faut donc attendre la récolte pour connaître le réel niveau de production. Avant la moisson, les analystes se risquent à des estimations en prenant les surfaces semées et un rendement potentiel. Ils réajustent ensuite ce dernier en fonction des conditions de cultures.

Une fois le chiffre sorti, il est comparé au chiffre de production de l’année passée et de la moyenne des 5 dernières années.

Comment suivre les importations ?

Même si le niveau global des importations est à surveiller, ce que les analystes regardent vraiment, c’est la dynamique avec laquelle les produits sont importés.
Exemple : La campagne 2018-2019 en orge brassicole illustre l’impact baissier d’une dynamique d’import. En effet, certains pays européens ont importé en 3 mois ce qu’ils mettaient habituellement 7 mois à importer. La quantité globale importée est restée la même mais avec un rythme plus soutenu pendant une période de l’année. L’accélération de la dynamique a eu un impact baissier sur le marché.

En résumé, pour les importations, on regarde le chiffre absolu mais surtout la dynamique.

Comment suivre les stocks ?

stockage de céréales
Silos de blé

Lorsque l’on analyse les stocks, on regarde soit les stocks de fin de campagne; soit les stocks de début, c’est-à-dire ce qu’il reste sur le marché de la campagne précédente. Tout ce qui n’a pas été écoulé l’année précédente se retrouve donc en volume disponible sur le marché.

Dans le jargon d’analyste : stock de début = stock de fin = stock de report

La demande

La demande, c’est la quantité de marchandise demandée par les acheteurs pour un prix donné.

Sur le marché, pour la demande, nous regardons deux données : la consommation et l’export.

En résumé : demande = consommation + exportation

Comment suivre la consommation ?

En fonction des produits, les analystes regardent la consommation différemment. Si pour le blé, 80 % de la consommation est humaine, pour le maïs, les débouchés sont plus éparses. Entre l’alimentation humaine, animale ou encore de l’énergie comme l’éthanol, l’analyse de la consommation se fait plus dans le détail.

nourrir les vaches
Alimentation du bétail

Par exemple: si l’on observe une baisse de la consommation de maïs chez les fabricants d’aliments du bétail, alors il faudra se demander pourquoi ? Si dans le même temps, la consommation d’autres céréales augmente dans ce secteur, alors cela voudra certainement dire que le prix du maïs était trop cher vis-à-vis des autres produits.

Même si une analyse détaillée est importante pour juger des besoins de tel ou tel secteur, l’essentiel reste d’observer si la consommation globale continue de croître ou non.

Comment suivre les exportations ?

L’export a une place plus significative dans l’analyse de la demande par rapport à la consommation globale d’un pays qui varie peu d’une année sur l’autre,

Par exemple, en France, c’est 50 % du blé produit qui est exporté.

le stockage au port de Rouen
Silos au port de Rouen

Les exportations se catégorisent en deux parties : les exports Pays-Tiers, c’est-à-dire hors de l’Union européenne et les exports intra-UE. Les analystes observent avec attention les exports Pays-Tiers afin de voir si de nouveaux clients apparaissent. Aux débouchés traditionnels comme l’Algérie ou encore le Maroc peuvent s’ajouter de nouvelles destinations. Ces marchés d’opportunités interviennent lorsque le prix du blé français est moins cher que le reste du monde. Dans ce cas, on parle de bonne dynamique export, ce qui conduit généralement à une hausse des prix.

Offre et demande : l’équilibre à surveiller des fondamentaux

Entre tension et lourdeur

Ce qu’il faut surveiller dans le système d’offre et de demande, c’est l’équilibre entre les deux.

Offre > demande = fondamentaux lourds = marché baissier

Quand l’offre est supérieure à la demande, alors des stocks vont se constituer : on parle alors de fondamentaux lourds. Dans cette situation, le marché est généralement baissier.

Offre < demande = fondamentaux tendus = marché haussier

A l’inverse, lorsqu’il y a davantage de demande, on parle de fondamentaux tendus. C’est alors que les cours reprennent le chemin de la hausse.

Les intervenants

logo de france agrimer

En France, c’est FranceAgriMer qui dresse tous les mois l’état des lieux de l’offre et de la demande sur le marché agricole.

logo de l'USDA

Le rapport USDA (le rapport le plus connu) détaille la production, les stocks, les exports ou encore la consommation intérieure des pays du monde entier.

La mise à jour de ces chiffres est toujours très attendue et peut engendrer d’importants mouvements de marché.

Prendre du recul pour bien comprendre l’info donnée

image de quelqu'un de perdu
Attention à ne pas se perdre

Il est essentiel de prendre du recul par rapport aux fondamentaux sur les marchés. D’abord parce que n’est pas la seule chose qui fait bouger les cours, et surtout parce que les bilans cachent souvent des contre-vérités.

Exemples

« La production d’orge de printemps devrait augmenter de + 40 % en 2019 en Suède ».

Au premier regard on lit: hausse de la production = fondamentaux lourds = marché baissier. Or, l’année 2018 avait été marquée par une production anormalement faible dans ce pays. De ce fait, la hausse annuelle de + 40% n’est en réalité qu’un retour à la normale.

« La production de blé chinoise augmente ».

Derrière cette phrase baissière se cache deux éléments incontournables. Tout d’abord, les analystes peinent à obtenir les chiffres chinois puisqu’une certaine opacité ressort de ce pays. Ainsi, difficile de vérifier l’exactitude des chiffres. Enfin, il est essentiel de regarder les échanges du pays. Pour cause, la Chine n’est ni exportatrice, ni importatrice de blé donc nous pouvons considérer qu’elle n’a pas de réel rôle à jouer dans le marché mondial du blé.

Une règle d’or : PRENDRE DU RECUL sur les bilans, et ne pas se concentrer seulement sur le chiffre brut et faire attention aux effets d’annonces. (je vous conseille d’aller lire mon article sur Pourquoi l’info gratuite ne suffit pas pour s’en sortir face au marché).

Il est essentiel d’analyser les variations pour conclure sur : « les fondamentaux sont tendus » ou « les fondamentaux sont lourds ».

Vous avez des questions sur les fondamentaux sur les marchés ? Vous ne savez pas comment interpréter une information ? Je vous invite à prendre directement rendez-vous avec Pierre pour échanger par téléphone et trouver ensemble les solutions qui vous conviennent le mieux.

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Prendre une option call… A quoi ça sert?

Prendre une option call… A quoi ça sert?

« Tu as vu les cours du MATIF remontent !? » »Ouais ! Heureusement que j’ai pris des options call »

Vous avez déjà vécu cette conversation ?

Alors regardons de plus près ce qui se cache derrière ce terme barbare employé à tout va : l’option call.

Prendre une option call, ça veut dire quoi ?

C’est dans le jargon des marchés ce que l’on appelle une « option » d’achat. Ce produit financier permet de profiter de la hausse du marché à terme si elle arrive. Il faut au préalable payer une prime pour y accéder.

Le gain est égal à la différence entre le prix de marché auquel on souhaite déclencher son bénéfice et le prix de départ du call (le fameux « strike » ou en français « prix d’exercice »). Il faudra bien entendu déduire également la prime payée pour savoir ce qu’il reste finalement en poche.

Exemple chiffré :

J’achète un Call strike 180 €/t à 5 €/t de prime. Le marché monte à 200 €/t et je souhaite déclencher mon bénéfice. Je gagne (200-180)-5 = 15€/t

Il faut donc que le marché monte au-delà de 185 €/t pour commencer à gagner quelque chose.

Et ma récolte, j’en fais quoi ?

Justement, une option call sert surtout après la vente de ma récolte. Car si le marché continue de monter, grâce au call, je vais en profiter et améliorer mon prix de vente.  

Si le marché ne monte pas, je sais d’ores et déjà combien il me restera en poche : le prix de vente de ma marchandise – la prime du call.

Au final, je me construis un prix plancher que je connais et je peux l’améliorer si le marché progresse.

J’ai sécurisé mon revenu et je ne suis plus frustré d’avoir vendu « trop tôt ».

schéma d'une option call

Exemple chiffré

1 – Je vend du blé à 160 et j’achète un Call strike 180 €/t à 5 €/t de prime. Le marché monte à 200 €/t et je souhaite déclencher mon bénéfice. Je gagne (200-180)-5 = 15€/t

Au final, j’ai vendu mon blé à 175 €/t.

2 – Je vends du blé à 160 et j’achète un Call strike 180  €/t à 5 €/t de prime. Le marché ne monte pas.

Au final, j’ai vendu mon blé à 155 €/t. C’est mon prix minimum de vente que je connais dès le départ.

Pourquoi certains disent-ils que c’est trop compliqué, que l’option call coûte trop cher ?

une option call, trop cher?

Sans véritablement savoir utiliser cet outil, il est en effet difficile de comprendre son utilité…

Prendre un call, ce n’est pas acheter du rêve au risque d’être déçu si la hausse ne vient jamais. C’est avant tout un outil de gestion qui peut être assimilé à une « assurance ». Cela m’assure en cas de « mauvaise vente » car je pourrais encore profiter de la hausse.

Et si mon call n’est jamais déclenché car il n’y pas de hausse, ce n’est pas grave car dès le départ je connais et j’assume le choix de mon prix minimum de vente.

Mieux vaut avoir vendu et pris un call non utilisé que de ne pas avoir vendu du tout et suivre toute la chute du marché.

Comme tout produit d’assurance, l’option call a un coût. A moi de savoir ce que je veux.

Me protéger d’une forte volatilité des cours qui peut dépasser les 50 €/t par campagne ou discuter des quelques €/t d’une précieuse assurance ?

Evidemment, tout est dans le dosage… Les options ne sont pas à utiliser sur l’ensemble des volumes. En revanche acheter des calls sur 1/3 des volumes, cela reste raisonnable.

Et puis on peut aussi mettre en place une franchise pour en diminuer le coût. Après tout, si le marché vient à monter de 40 €/t, ne pas profiter des 5 à 10 premiers euros de hausse ce n’est pas très grave et cela peut fortement diminuer le coût de mon option.


Avant de se lancer ! Quelques éléments à garder en tête

les éléments à savoir pour prendre une option call

Les options calls sont des instruments financiers qui nécessitent donc d’avoir un compte marché à terme auprès d’une banque. Mais, il est également possible de passer par l’intermédiaire de la plupart des organismes stockeurs pour prendre ce type d’options. Sur le marché à terme Euronext des options calls sont disponibles sur le blé, le maïs et le colza, par lots de 50 t. (Certains collecteurs proposent des calls sur des plus petites quantités.)

Comme tous les outils, il ne faut pas en abuser ! Les calls sont à prendre sur une proportion limitée du volume physique à vendre. C’est surtout un outil de gestion qui permet de sécuriser son revenu et d’améliorer sa moyenne de vente. Ce n’est pas une solution miracle pour gagner des tas d’argent sans rien faire.

Une option call a une durée de vie limitée dans le temps ! Il faut donc les surveiller et les déclencher au bon moment afin qu’ils soient efficaces.

Vous avez des questions sur la manière de tirer profit au mieux des calls ? Vous cherchez à mettre en place une gestion simple et efficace ? Je vous invite à prendre directement rendez-vous avec un membre de l’équipe Captain Farmer pour échanger par téléphone et trouver ensemble la solution qui vous convient le mieux.

Vous souhaitez en savoir plus pour mettre une bonne stratégie en place? Je vous invite à télécharger le guide du Captain ici.

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Le MATIF,  qu’est-ce que c’est ?

Le MATIF, qu’est-ce que c’est ?

«  Tiens le MATIF remonte. » « J’ai signé un contrat indexé matif.» «Mon voisin a un compte matif.» « Il faut vraiment que je fasse une formation matif…. »

Tout le monde en parle du Matif. Mais c’est quoi au juste ?

Un peu d’histoire pour comprendre le MATIF

1986 : Interdit en France depuis le front populaire en 1936, le gouvernement autorise de nouveau l’ouverture d’un marché à terme à la bourse de Paris. La société MATIF.SA (Marché A Terme des Instruments Financiers) est née. Rebaptisée Marché A Terme International de France après une première fusion en 1988, cette bourse proposait à l’époque divers contrats à terme sur les produits financiers, notamment sur les taux d’intérêt.

1992 : La première réforme de la PAC libéralise totalement le secteur des oléagineux et ouvre la porte à la volatilité des prix. La filière française sous l’égide de l’ONIDOL part à la recherche de solutions privées pour gérer le risque de prix et regarde notamment comment font les américains en utilisant le marché à terme de Chicago sur le soja.

1994 : la société MATIF lance, à la demande de la filière, son premier contrat à terme sur matière première avec la graine de colza. Des courtiers en jacquette à couleurs négocient sur le parquet du palais Brongniart des contrats de colza à terme pour leurs clients de la filière.

1996-1998 : MATIF étend son activité sur les matières premières agricoles au blé tendre puis au maïs.

1999 : Devenues des plateformes de négociation électroniques, les bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam puis Lisbonne fusionnent pour fonder Euronext.

Aujourd’hui : La place financière qui gère les produits agricoles, c’est Euronext Paris SA, voilà pourquoi il faudrait parler du marché et des cours sur Euronext. Mais l’histoire est telle que dans l’usage de la profession et dans le monde entier, quand on veut parler du colza, du blé tendre et du maïs cotés historiquement à la bourse de Paris, on emploie toujours le terme de MATIF.

Le MATIF et ses repères pratiques

  • Les horaires :

Du lundi au vendredi non-stop de 10h45 à 18h30.

  • Les titres financiers échangés :

Des contrats à terme de 50 tonnes que l’on appelle des « lots » dans le jargon.

Mais aussi leurs dérivés que sont les options Put et Call.

  • L’accès : Pour traiter sur ce marché financier, il faut détenir un compte dédié chez un organisme bancaire dit compensateur et passer ses ordres via un négociateur. Bien souvent compensateur et négociateur sont réunis dans la même société.

Le MATIF en 4 questions ?

questions sur le matif

Est-ce que je peux « vendre » ma récolte de blé sur le MATIF ?

Oui et non.

Non, car bien que la procédure de livraison physique de la marchandise existe à l’échéance, ce n’est pas sa vocation première, de plus les contraintes opérationnelles de livraison en ferment la porte aux producteurs.

  • En résumé, « Il n’y a pas de camions Matif qui viendront chercher ma récolte à la ferme »

Mais oui, car mettre en place une opération de couverture financière via la vente de contrats à terme, revient pendant cette période à avoir « vendu » l’équivalent de son tonnage de production sur le Matif. Mais in fine, l’écoulement de ma marchandise se fera via mon collecteur.

Faut-il avoir un compte dédié dans une banque pour traiter sur le MATIF ?

Oui et non.

Oui, car pour passer des ordres et détenir des positions, il faut passer par le tandem Négociateur/Compensateur.

Non, si c’est mon collecteur qui traite sur le marché à terme à des fins de couverture et qui me fait profiter d’une solution clefs en main dérivée du marché à terme. Bien souvent ce sont des contrats de vente dits Indexés sur le Matif qui me sont proposés.

Pourquoi le prix que l’on me propose est différent de cotation Matif ?

En blé, colza ou maïs les cotations Matif représentent un débouché. Que mes produits aillent sur ce débouché ou sur un débouché concurrent, entre le prix départ ferme et le prix payé par l’acheteur final, il y a du transport et des intermédiaires à rémunérer.

Cet écart entre la cotation Matif et le prix payé à l’agriculteur, c’est ce qu’on appelle la base. Elle n’est pas fixe. Elle peut être plus ou moins grande, selon la qualité de ma production. Elle peut aussi être plus ou moins grande selon que les récoltes sont bonnes ou faibles dans ma région.

Et puis peut être que mes marchandises trouveront un débouché local plus rémunérateur ce qui peut aussi améliorer ma base.

  • Mon prix local peut progresser plus ou moins vite que la cotation matif. Vaste sujet, le tout étant de bien comprendre que la base ce n’est pas que du transport et la marge de mon collecteur.

Vais-je vendre plus cher ma récolte si j’utilise le Matif ?

Oui et non.

Non, car, Matif ou pas, ce qui fera le prix final de la récolte c’est avant tout le moment auquel on vend mais aussi la qualité de la marchandise livrée ou encore le débouché que mon collecteur aura pu trouver pour valoriser ma production.

  •   « Le Matif ce n’est pas une boite magique à démultiplier les prix ».

Oui quand les prix sont élevés longtemps à l’avance et que localement je n’ai pas la possibilité de fixer des ventes lointaines. Le recours au MATIF me permettra d’en profiter et de me sécuriser au lieu d’attendre et de risquer une chute des cours.

En conclusion : une référence incontournable qu’il faut comprendre

Parler du Matif c’est parler des contrats à terme sur les grains proposés par Euronext. Le Matif c’est désormais la référence incontournable du marché des grains en Europe.

  • C’est d’abord une cotation représentative, transparente et à longue échéance.  Reste à intégrer que mes prix locaux n’évoluent pas toujours avec la même vitesse et le même écart.
  • C’est aussi un formidable outil de couverture et de protection des marges que je vais pouvoir utiliser seul ou via mon collecteur. Mais quoi qu’il en soit cela ne change en rien le schéma d’écoulement habituel de ma marchandise.

Découvrez ici l’article de Sébastien sur la première fois qu’il a entendu parler du MATIF

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