Les crop ratings (ou notation des cultures) vont chaque semaine influencer le marché des grains des semis jusqu’à la moisson. Comment cela fonctionne ? et surtout comment en profiter ?
Définition du crop rating : la notation des cultures
Le rating, d’abord utilisé dans la finance
Le système de notation (ou rating en anglais) existe avant tout sur les marchés financiers. Des agences de notation jugent précisément la dette des banques, des grandes entreprises et des états pour aiguiller les investisseurs dans leurs choix.
Il arrive sur les cultures américaines au milieu des années 80
Il y a une trentaine d’année, le
ministère de l’Agriculture américain, connu sous le nom d’USDA, a mis en place
la même chose avec un système de notation des cultures. Le crop rating permet à
tous les acteurs de la filière américaine des grains de mieux anticiper le
potentiel des futures récoltes américaines.
Chaque lundi, de début avril jusqu’à la récolte, l’USDA publie gratuitement son avis sur l’état des cultures en blé d’hiver, blé de printemps, maïs et soja aux Etats-Unis. Cela fait partie des informations de marché à suivre au printemps.
Une bonne note signifie une bonne récolte à venir et directement les prix à terme baissent par anticipation. Une mauvaise note signifie une mauvaise récolte à venir et directement les prix à terme grimpent par anticipation. Cela participe à la volatilité des marchés (Qu’est-ce-que la volatilité des marchés?)
La France a copié ce système de notations depuis quelques années
Depuis le début des années 2010, FranceAgrimer a développé un système similaire dénommé Céré’Obs (vous pouvez aller voir les différentes publications ici ). A la différence près que la notation des cultures françaises est publiée le vendredi matin. Tout comme le crop rating de l’USDA va venir fortement influencer le marché de Chicago, le crop rating de FranceAgriMer va venir fortement influencer les cours des céréales sur le MATIF (Qu’est-ce-que le Matif?)
Fonctionnement des crop ratings
Le système des crop rating Américains
L’USDA s’appuie sur un réseau de 5000 observateurs qui observent visuellement les cultures et sont en contact régulier avec les farmers. Basés sur des grilles d’évaluations standardisées, ils évaluent chaque semaine les conditions de culture très souvent le vendredi et au plus tard le lundi matin. Le service de statistique de l’USDA compile les données et publie sa note par état et pour tout le pays le lundi après la fermeture du marché à 22h30 heure de Paris (allez voir à quoi ressemble les publications de l’USDA ici) .
Quand regarde-t-on les crop ratings?
Culture
Début
Fin
Blé d’hiver
Automne; puis pause pendant l’hiver avec juste une note par mois sur les principaux états. Reprise d’une notation nationale début avril.
Juillet
Blé de printemps
10-15 avril
Septembre
Maïs
10-15 avril
Novembre
Soja
10-15 avril
Octobre
Comprendre la note
Exemple des notations des conditions de cultures de blé d’hiver américain et français la première semaine d’Avril 2019
Qualité
Note USDA
Note FranceAgrimer
Very Poor (Très mauvaises)
2%
0%
Poor (Mauvaises)
7%
2%
Fair (Correctes)
31%
13%
Good (Bonnes)
48%
79%
Excellent (Excellentes)
12%
5%
Pour bien comprendre, dans ce tableau on lit par exemple 7%
des blés américains sont jugés comme mauvais contre 2 % pour les blés français.
Cependant, ce qui est surtout regardé, c’est le total jugé « bon et excellent ». Ici il y a 60% (=48%+12%) de blé d’hiver US dans cette catégorie ; quant au blé français, le total jugé « bon et excellent » est de 84%.
Dans les crops ratings tout est relatif.
Difficile de dire dans l’absolu si une note « bon à excellent » de 60% c’est beaucoup ou pas. Surtout que quand l’USDA note les blés US à 60%, FranceAgrimer note les blés français à 84% de bon à excellent. Alors qui a les plus beaux blés ? tout dépend de la sévérité des barèmes de notation. C’est pour cela que l’on travaille par comparaison. Les traders et analyses vont donc regarder le chiffre de la semaine et le comparer à celui de la semaine passée, puis le re-comparer à celui de l’an passé à la même date ou encore à la moyenne des 5 dernières années.
Comment tirer profit du crop rating ?
Une information de marché à prendre avec des pincettes
L’état des cultures (crop rating) accessible gratuitement donne une bonne indication sous réserve de l’utiliser par comparaison aux références passées. Mais attention, rien n’est gravé dans le marbre et tout peut très vite changer.
Ce n’est pas parce que les cultures sont belles début avril qu’elles le seront forcément à la récolte : la situation peut se dégrader, et inversement en cas d’amélioration. Toutefois cela donne la grande tendance et l’état d’esprit du marché.
D’autres sources d’informations sont à utiliser pour affiner son jugement
Il s’agit des crop tours réalisés par des agronomes sur le terrain qui parcourent de longues distances pour évaluer les cultures. Le plus connu mondialement se nomme Profarmer, aux Etats-Unis et a lieu dans les grands Etats producteurs de maïs et de soja dans le centre du pays. En Europe et sur le bassin mer Noire des tours de plaines comme l’European Agritel Tour sont également disponibles
Réussir sa commercialisation n’est pas une question de jeu ou de chance. C’est avant tout savoir se prémunir des risques les plus probables. Les crop ratings chez les principaux pays producteurs permettent de prévenir de ces risques. Un très bon crop rating renforce la probabilité d’une bonne récolte et donc d’une baisse des cours. Même si cela peut changer, si les prix sont bons c’est un signe pour en profiter au moins en sécurisant une partie de son revenu.
Vous avez des questions concernant les crop ratings et leur interprétation ? Prenez rendez-vous directement avec Pierre afin d’échanger ensemble pour trouver la solution qui vous conviendra !
On entend souvent : « Les fondamentaux sur les marchés sont lourds », « les fondamentaux sont tendus »
Mais finalement, les fondamentaux, c’est quoi ?
Les fondamentaux c’est l’offre et la demande
L’offre
Également appelée ressource, l’offre sur un marché correspond à la quantité de marchandise disponible.
On fait souvent le raccourci entre offre et production mais cela va plus loin. En effet, il ne faut pas oublier que les importations constituent également une
partie des disponibilités et donc de l’offre. Enfin, d’une année sur l’autre,
il reste généralement des stocks et ces
volumes viennent s’ajouter aux précédents.
En résumé : Offre = production + importation + stocks de début
Comment suivre la production ?
Pour obtenir la production, il faut multiplier les surfaces semées par le rendement. Il faut donc attendre la
récolte pour connaître le réel niveau de production. Avant la moisson, les
analystes se risquent à des estimations en prenant les surfaces semées et un
rendement potentiel. Ils réajustent ensuite ce dernier en fonction des
conditions de cultures.
Une fois le chiffre sorti, il est comparé au chiffre de production de l’année passée et de la moyenne des 5 dernières années.
Comment suivre les importations ?
Même si le niveau global des importations est à surveiller, ce que les analystes regardent vraiment, c’est la dynamique avec laquelle les produits sont importés. Exemple : La campagne 2018-2019 en orge brassicole illustre l’impact baissier d’une dynamique d’import. En effet, certains pays européens ont importé en 3 mois ce qu’ils mettaient habituellement 7 mois à importer. La quantité globale importée est restée la même mais avec un rythme plus soutenu pendant une période de l’année. L’accélération de la dynamique a eu un impact baissier sur le marché.
En résumé, pour les importations, on regarde le chiffre absolu mais surtout la dynamique.
Comment suivre les stocks ?
Silos de blé
Lorsque l’on analyse les stocks, on regarde soit les stocks de fin de campagne; soit les stocks de début, c’est-à-dire ce qu’il reste sur le marché de la campagne précédente. Tout ce qui n’a pas été écoulé l’année précédente se retrouve donc en volume disponible sur le marché.
Dans le jargon d’analyste : stock de début = stock de fin = stock de report
La demande
La demande, c’est la quantité de marchandise demandée par
les acheteurs pour un prix donné.
Sur le marché, pour la demande, nous regardons deux données :
la consommation et l’export.
En résumé :demande = consommation + exportation
Comment suivre la consommation ?
En fonction des produits, les analystes regardent la consommation différemment. Si pour le blé, 80 % de la consommation est humaine, pour le maïs, les débouchés sont plus éparses. Entre l’alimentation humaine, animale ou encore de l’énergie comme l’éthanol, l’analyse de la consommation se fait plus dans le détail.
Alimentation du bétail
Par exemple: si l’on observe une baisse de la consommation de maïs chez les fabricants d’aliments du bétail, alors il faudra se demander pourquoi ? Si dans le même temps, la consommation d’autres céréales augmente dans ce secteur, alors cela voudra certainement dire que le prix du maïs était trop cher vis-à-vis des autres produits.
Même si une analyse détaillée est importante pour juger des besoins de tel ou tel secteur, l’essentiel reste d’observer si la consommation globale continue de croître ou non.
Comment suivre les exportations ?
L’export a une place plus significative dans l’analyse de la demande par rapport à la consommation globale d’un pays qui varie peu d’une année sur l’autre,
Par exemple, en France, c’est 50 % du blé produit qui est exporté.
Silos au port de Rouen
Les exportations se catégorisent en deux parties : les exports Pays-Tiers, c’est-à-dire hors de l’Union européenne et les exports intra-UE. Les analystes observent avec attention les exports Pays-Tiers afin de voir si de nouveaux clients apparaissent. Aux débouchés traditionnels comme l’Algérie ou encore le Maroc peuvent s’ajouter de nouvelles destinations. Ces marchés d’opportunités interviennent lorsque le prix du blé français est moins cher que le reste du monde. Dans ce cas, on parle de bonne dynamique export, ce qui conduit généralement à une hausse des prix.
Offre et demande : l’équilibre à surveiller des fondamentaux
Entre tension et lourdeur
Ce qu’il faut surveiller dans le système d’offre et de
demande, c’est l’équilibre entre les deux.
Quand l’offre est supérieure à la demande, alors des stocks
vont se constituer : on parle alors de fondamentaux lourds. Dans cette
situation, le marché est généralement baissier.
A l’inverse, lorsqu’il y a davantage de demande, on parle de fondamentaux tendus. C’est alors que les cours reprennent le chemin de la hausse.
Les intervenants
En France, c’est FranceAgriMer qui dresse tous les mois l’état des lieux de l’offre et de la demande sur le marché agricole.
Le rapport USDA (le rapport le plus connu) détaille la production, les stocks, les exports ou encore la consommation intérieure des pays du monde entier.
La mise à jour de ces chiffres est toujours très attendue et peut engendrer d’importantsmouvements de marché.
Prendre du recul pour bien comprendre l’info donnée
Attention à ne pas se perdre
Il est essentiel de prendre du recul par rapport aux fondamentaux sur les marchés. D’abord parce que n’est pas la seule chose qui fait bouger les cours, et surtout parce que les bilans cachent souvent des contre-vérités.
Exemples
« La production d’orge de printemps devrait augmenter de + 40 % en 2019 en Suède ».
Au premier regard on lit: hausse de la production = fondamentaux lourds = marché baissier. Or, l’année 2018 avait été marquée par une production anormalement faible dans ce pays. De ce fait, la hausse annuelle de + 40% n’est en réalité qu’un retour à la normale.
« La production de blé chinoise augmente ».
Derrière cette phrase baissière se cache deux éléments incontournables. Tout d’abord, les analystes peinent à obtenir les chiffres chinois puisqu’une certaine opacité ressort de ce pays. Ainsi, difficile de vérifier l’exactitude des chiffres. Enfin, il est essentiel de regarder les échanges du pays. Pour cause, la Chine n’est ni exportatrice, ni importatrice de blé donc nous pouvons considérer qu’elle n’a pas de réel rôle à jouer dans le marché mondial du blé.
Il est essentiel d’analyser les variations pour conclure sur : « les fondamentaux sont tendus » ou « les fondamentaux sont lourds ».
Vous avez des questions sur les fondamentaux sur les marchés ? Vous ne savez pas comment interpréter une information ? Je vous invite à prendre directement rendez-vous avec Pierre pour échanger par téléphone et trouver ensemble les solutions qui vous conviennent le mieux.
Facile à obtenir, l’information de marché agricole fait partie de notre quotidien. Entre les chaines d’info en continu, notre ami Google et les réseaux sociaux, il est tellement facile de savoir ce qu’il se passe à l’autre bout du monde. Oui, mais comment on fait face à l’infobésité ?
Information de marché agricole : le vrai danger, c’est d’interpréter !
Déterminer le vrai du faux
Formidable
outil de communication, Twitter fait désormais partie de notre quotidien. Ce
puit sans fond offre à tous les utilisateurs un nombre d’informations
incalculable selon les secteurs. Mais voilà, tout le monde peut publier TOUT
et N’IMPORTE QUOI. Plus connues désormais sous le nom de FAKE NEWS,
ces fausses infos polluent le quotidien des opérateurs.
Voilà comment moi, agriculteur, je peux tomber dans le panneau :
Alors que je
me demande ce que vont faire les cours du maïs, voilà que j’observe sur Twitter
la publication de cet agriculteur argentin. Ma conclusion :
«L’Argentine sous les eaux. Il n’y aura pas de maïs. C’est sûr les prix vont remonter au printemps prochain ! »
Pressé, je ne prends pas le temps de regarder les commentaires et pourtant…
Les commentaires montrent que cette photo a été prise il y a quatre ans et réutilisée cette année pour faire le BUZZ ! Malheureusement pour moi, j’avais oublié qu’une info pouvait en cacher une autre…
Reconnaître l’info qu’il me faut
En blé, je sais que les conditions de culture sur le bassin mer Noire jouent un rôle désormais primordial. Il me faut de l’info sur la météo en Russie. De l’info, de l’info, et de l’info, voilà ce qu’il me faut ! Je vais donc consulter la météo russe et voilà ce que je vois :
« -18 °C par endroit, -36 °C dans d’autres : ça y est c’est sûr les blés vont geler et les cours vont grimper ! »
Voilà les 2
erreurs que j’ai faites :
1. Il n’y a pas de blé dans les
régions où la température avoisine les -40 °C 2
2. Il me manque une donnée : la neige ! En effet, la couverture neigeuse protège entièrement les cultures du froid. Qui dit neige dit pas de dégradation des blés donc pas de perte, donc pas de hausse des cours. Encore loupé…
J’aurai
également pu vous parler de la fois où le thermomètre affichait 45 °C en
Australie. Je pensais que les blés grillaient sur pied mais l’Australie c’est
l’hémisphère sud et dans l’hémisphère sud, les blés ne sont toujours pas semés
en mars…
Alors oui, il est facile d’avoir de l’information de marché agricole mais l’interpréter est plus compliqué. En plus, quel temps passé à essayer de tout comprendre et tout vérifier.
Information qualifiée VS Conseil payant
Des sites spécialisés et gratuits comme www.agritel.com font déjà un premier travail de synthèse des informations importantes. Pour moi ? C’est un gain de temps mais surtout, fini les FAKE NEWS ! Tous les matins la même habitude, je consulte les infos. Cela me donne la tendance passée. Mais pas facile de me faire mon propre avis sur la tendance à venir. Forcément, il y a des informations de marché plutôt haussières, d’autres baissières. Difficile donc de me décider. C’est là que je me rends contre qu’il me manque une notion : Le conseil !
L’info c’est bien, le conseil c’est mieux !
Si l’information
de marché agricole est objective, le conseil quant à lui est subjectif. La
définition est éloquente, le conseil est une
recommandation, un avis donné, une incitation… Mais qui donne un
conseil ?
C’est l’expert du domaine qui fournit généralement le conseil en prenant en compte un certain nombre d’éléments. Pour cause, il faut pondérer les informations selon leur degré d’importance dans le temps pour se faire un avis de marché.
Exemples :
Est-ce que la hausse de la parité euro dollar va faire baisser le marché alors que les semis de blé en Russie se déroulent dans le sec ?
Est-ce que la mauvaise récolte de colza en Europe va engendrer une hausse des cours alors que les stocks de soja sont au plus haut aux Etats-Unis ?
Comment savoir laquelle de ces information est celle qu’il faut prendre en compte? Et c’est là qu’intervient l’expert qui, grâce à son expérience et à ses connaissances va pouvoir m’aiguiller !
Alors information de marché agricole gratuite ou conseil payant ? Que faut-il choisir ?
L’information de marché gratuite
Les plus
C’est gratuit
On la trouve partout
C’est facilement accessible
Les moins
Il faut se méfier des fakenews
Cela prend du temps de tout suivre
Je risque toujours de ne pas voir passer certaines infos
Ce n’est pas simple d’interpréter et de pondérer les différents éléments
Cela ne donne pas d’indications sur la tendance à venir
Je reste souvent avec mon hésitation pour vendre
Le conseil payant
Les plus
Je suis certain de ne rien louper car tous les éléments de marché disponibles sont minutieusement étudiés
Je bénéficie d’une expérience que je ne possède pas
Je sais que les informations fournies sont validées
Je gagne beaucoup de temps à consulter une synthèse sur-mesure qui pondère les différents éléments
J’obtiens un véritable scénario sur la tendance à venir
Je peux prendre ma décision sereinement
Les moins
Il faut rémunérer le conseil
stratégique qui m’est fourni.
Vous avez des questions sur la façon dont fonctionne le conseil ? Vous cherchez à mettre en place une gestion simple et efficace ? Je vous invite à prendre directement rendez-vous avec un membre de l’équipe Captain Farmer pour échanger par téléphone et trouver ensemble les solutions qui vous conviennent le mieux.
« Tiens
le MATIF remonte. » « J’ai signé un contrat indexé matif.» «Mon
voisin a un compte matif.» « Il faut vraiment que je fasse une formation
matif…. »
Tout le monde en parle du Matif. Mais c’est quoi au juste ?
Un peu d’histoire pour comprendre le MATIF
1986 : Interdit en France depuis le front populaire en 1936, le gouvernement autorise de nouveau l’ouverture d’un marché à terme à la bourse de Paris. La société MATIF.SA (Marché A Terme des Instruments Financiers) est née. Rebaptisée Marché A Terme International de France après une première fusion en 1988, cette bourse proposait à l’époque divers contrats à terme sur les produits financiers, notamment sur les taux d’intérêt.
1992 : La
première réforme de la PAC libéralise totalement le secteur des oléagineux et
ouvre la porte à la volatilité des prix. La filière française sous l’égide de
l’ONIDOL part à la recherche de solutions privées pour gérer le risque de prix
et regarde notamment comment font les américains en utilisant le marché à terme
de Chicago sur le soja.
1994 : la
société MATIF lance, à la demande de la filière, son premier contrat à terme
sur matière première avec la graine de colza. Des courtiers en jacquette à
couleurs négocient sur le parquet du palais Brongniart des contrats de colza à
terme pour leurs clients de la filière.
1996-1998 : MATIF étend son activité sur les matières premières agricoles au blé tendre puis au maïs.
1999 : Devenues des plateformes de négociation électroniques, les bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam puis Lisbonne fusionnent pour fonder Euronext.
Aujourd’hui : La place financière qui gère les produits agricoles, c’est Euronext Paris SA, voilà pourquoi il faudrait parler du marché et des cours sur Euronext. Mais l’histoire est telle que dans l’usage de la profession et dans le monde entier, quand on veut parler du colza, du blé tendre et du maïs cotés historiquement à la bourse de Paris, on emploie toujours le terme de MATIF.
Le MATIF et ses repères pratiques
Les horaires :
Du lundi au vendredi non-stop de 10h45 à 18h30.
Les titres financiers échangés :
Des contrats à terme de 50 tonnes que l’on appelle des « lots » dans le jargon.
Mais aussi leurs dérivés que sont les options Put et Call.
L’accès : Pour traiter sur ce marché financier, il faut détenir un compte dédié chez un organisme bancaire dit compensateur et passer ses ordres via un négociateur. Bien souvent compensateur et négociateur sont réunis dans la même société.
Le MATIF en 4 questions ?
Est-ce que je peux « vendre » ma récolte de blé sur le MATIF ?
Oui et non.
Non, car bien que la procédure de livraison physique de la marchandise existe à l’échéance, ce n’est pas sa vocation première, de plus les contraintes opérationnelles de livraison en ferment la porte aux producteurs.
En résumé, « Il n’y a pas de camions Matif qui viendront chercher ma récolte à la ferme »
Mais oui, car mettre en place une opération de couverture financière via la vente de contrats à terme, revient pendant cette période à avoir « vendu » l’équivalent de son tonnage de production sur le Matif. Mais in fine, l’écoulement de ma marchandise se fera via mon collecteur.
Faut-il avoir un compte dédié dans une banque pour traiter sur le MATIF ?
Oui et non.
Oui, car pour passer des ordres et détenir des positions, il faut passer par le tandem Négociateur/Compensateur.
Non, si c’est mon collecteur qui traite sur le marché à terme à des fins de couverture et qui me fait profiter d’une solution clefs en main dérivée du marché à terme. Bien souvent ce sont des contrats de vente dits Indexés sur le Matif qui me sont proposés.
Pourquoi le prix que l’on me propose est différent de cotation Matif ?
En blé, colza ou maïs les cotations Matif représentent un débouché. Que mes produits aillent sur ce débouché ou sur un débouché concurrent, entre le prix départ ferme et le prix payé par l’acheteur final, il y a du transport et des intermédiaires à rémunérer.
Cet écart entre la cotation Matif et le prix payé à l’agriculteur, c’est ce qu’on appelle la base. Elle n’est pas fixe. Elle peut être plus ou moins grande, selon la qualité de ma production. Elle peut aussi être plus ou moins grande selon que les récoltes sont bonnes ou faibles dans ma région.
Et puis peut être que mes marchandises trouveront un débouché local plus rémunérateur ce qui peut aussi améliorer ma base.
Mon prix local peut progresser plus ou moins vite que la cotation matif. Vaste sujet, le tout étant de bien comprendre que la base ce n’est pas que du transport et la marge de mon collecteur.
Vais-je vendre plus cher ma récolte si j’utilise le Matif ?
Oui et non.
Non, car, Matif ou pas, ce qui fera le prix final de la récolte c’est avant tout le moment auquel on vend mais aussi la qualité de la marchandise livrée ou encore le débouché que mon collecteur aura pu trouver pour valoriser ma production.
« Le Matif ce n’est pas une boite magique à démultiplier les prix ».
Oui quand les prix sont élevés longtemps à l’avance et que localement je n’ai pas la possibilité de fixer des ventes lointaines. Le recours au MATIF me permettra d’en profiter et de me sécuriser au lieu d’attendre et de risquer une chute des cours.
En conclusion : une référence incontournable qu’il faut comprendre
Parler du Matif c’est parler des contrats à terme sur les grains proposés par Euronext. Le Matif c’est désormais la référence incontournable du marché des grains en Europe.
C’est
d’abord une cotation représentative, transparente et à longue échéance. Reste à intégrer que mes prix locaux
n’évoluent pas toujours avec la même vitesse et le même écart.
C’est aussi un formidable outil de couverture et de protection des marges que je vais pouvoir utiliser seul ou via mon collecteur. Mais quoi qu’il en soit cela ne change en rien le schéma d’écoulement habituel de ma marchandise.
Vous avez des questions sur la manière de tirer profit au mieux des marchés à terme ? Vous cherchez à mettre en place une gestion simple et efficace ? Je vous invite à prendre directement rendez-vous Pierre pour échanger par téléphone et trouver ensemble la solution qui vous convient le mieux.
Si vous avez des grains à vendre, vous ne pouvez pas échapper à ce terme utilisé à tout va : la volatilité. Décryptons donc ce phénomène de marché désormais structurel.
Le point théorique : définition de la volatilité
La volatilité des prix, c’est la capacité des cours à fluctuer par rapport à leur trajectoire moyenne. On peut l’observer sur une journée, un mois, une année ou plus.
Attention, il ne faut pas confondre la volatilité des prix qui explique que les cours fluctuent dans un sens ou dans l’autre et la tendance qui n’est autre que le sens de variation du marché. Haussier – neutre ou baisser.
La volatilité ce n’est pas non plus le niveau de marché. On peut avoir des prix bas ou des prix élevés, cela n’est pas la même chose que d’avoir un marché volatile…
Inconvénient : la volatilité génère de l’incertitude et donc du risque pour quiconque opère sur les marchés. Si subitement les cours s’effondrent ne serait-ce que quelques jours, le risque est de paniquer, de tomber dans le piège et de vendre au pire moment avant le rebond.
Avantage : la volatilité provoque aussi de belles opportunités à saisir sur les marchés. Si subitement les cours se mettent à s’envoler. En profiter pour vendre à un bien meilleur prix juste avant que le soufflé ne retombe améliorera fortement la moyenne de vente.
Place au concret : illustration de la volatilité des cours du blé
Au
cours d’une journée
Depuis 5 ans, le blé varie de 2,4 €/t en moyenne au sein d’une même journée avec un écart allant de 0 à 11 €/T.
Au cours d’un mois
Depuis 5 ans, le blé varie de 13,5 €/t en moyenne au sein d’un même mois avec un écart allant de 4 à 30 €/t.
Au cours d’une campagne
Depuis 5 ans, le blé varie de 50 €/t en moyenne au sein d’une même campagne avec un écart allant de 33 à 64 €/t.
Et sur 100 ha de blé à 8T/ha ça donne quoi ?
Une
amplitude moyenne de chiffre d’affaires de:
1 920 € par jour
10 800 € par mois
40 000 € par campagne
Les conseils pour dompter la volatilité :
Ne pas suivre un marché qui bouge sans cesse, c’est se mettre hors jeu dès le départ.
Pour cela, il faut commencer par bien connaître les facteurs source de volatilité, ce qui fera l’objet d’un prochain article.
Utiliser les ordres de vente permanents dits « sur objectif ».
Cela permet de se placer plusieurs euros au-dessus du marché et d’attendre la petite poussée de fièvre qui fait du bien au vendeur.
Avoir
un cap et une stratégie de vente sur la campagne.
Cela permet de ne pas paniquer et lâcher prise au premier « trou d’air venu ».
En conclusion : faire de cette menace une opportunité
La volatilité des prix est perturbante. Elle crée un énorme risque économique lorsque les prix ne sont plus rentables, et génère beaucoup de stress. Mais lorsqu’elle est bien maîtrisée, c’est le bon côté des choses qui ressort avec de belles opportunités à saisir pour les producteurs.
Pas si simple ? Effectivement, c’est un travail de tous les jours. Mais c’est pour cela qu’il existe des méthodes, des outils pour vous aider.
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